Cefalù est une commune italienne d'environ 15 000 habitants, située à environ 70 km (50 min par l'autoroute) à l'est de Palerme.

Il s'agit d'un des centres balnéaires les plus renommés de Sicile, mais les charmes de cette petite ville et de ses alentours vont bien au delà. Cefalù fait d'ailleurs partie des « Borghi più belli d'Italia », l'équivalent italien de nos « Plus beaux villages de France ». Par ailleurs, la ville est localisée dans le parc « delle Madonie », qui regroupe une quinzaine de villages des alentours, et dont les richesses naturelles et gastronomiques valent particulièrement de s'y arrêter.

En arrivant depuis Palerme, on peut entrapercevoir la ville depuis la route. Elle se présente à flanc de montagne, ou plutôt d'une grosse colline, la « Rocca » de Cefalù. Il s'agit d'un promontoire rocheux de plus de 250m. L'autre caractéristique de Cefalù qui apparaît à l'arrivant est sa cathédrale (son Duomo), qui domine le centre historique et médiéval, structuré autour de deux rues principales perpendiculaires à la pente (Corso Ruggero et Via Vittorio Emanuele). Le tissu urbain s'étend sur la côte, qui s'allonge sur près de 30km, et qui voit s'alterner des bandes de plages sableuses, ainsi que de petites baies naturelles rocheuses de quartz détritique.

Histoire

Comme la plupart des villes siciliennes, l'Histoire de Cefalù remonte à la préhistoire. C'est tout d'abord en profitant des grottes de la Rocca que les premiers Cefaludesi (le nom des habitants de Cefalù) se sont installés, puis se sont développés. L'une des traces les plus visibles de cette époque est certainement le Temple de Diane, situé sur la Rocca, et qui devait également abriter une citerne au neuvième siècle avant JC.

Mais Cefalù ne commence à se structurer comme une ville que vers le IVe siècle avant JC, sous le contrôle des grecs, qui l'appellent alors Kefaloidion, en référence certainement au promontoire (« Kefa » signifiant « tête » en grec, ou « Kephas », qui signifie « pierre » en araméen). Ce sont ensuite les romains, au siècle suivant, qui donneront à Cefalù sa structure urbaine actuelle.

Au sixième siècle, les Byzantins prennent le pouvoir en Sicile, et déplacent le centre de gravité de la ville vers la Rocca. Des traces de cette époque sont encore visible, mais le signe le plus représentatif est certainement la muraille, visible depuis le centre actuel. Au neuvième siècle, parès plusieurs années de conflits, les Arabes conquièrent Cefalù. La ville fera partie de l'émirat de Palerme, mais ne connaîtra pas de développement particulier durant cette période, dont il ne reste presque aucun monument.

C'est un Français (Normand), Roger de Hauteville, futur Roger Ier de Sicile, qui reprend l'île aux Arabes, et ce sera son fils, Roger II de Sicile, qui reprendra totalement Cefalù au XIIe siècle. Pour marquer ce retour, c'est précisément à ce moment que commence la construction du Duomo, mais également du lavoir. Comme le reste de la Sicile, Cefalù passe ensuite entre plusieurs mains, dont celles des Angevins, des Aragonnais et de l'Eglise, avant de proclamer son adhésion au royaume de Sicile en 1861.

Lieux d'intérêts majeurs

La plage

Pour les autochtones qui connaissent déjà les particularités de la ville, Cefalù est avant tout une station balnéaire. La plage est assez remplie en été, mais vous offre la possibilité de vous installer sur la plage libre (« spiaggia libera ») ou de profiter des services d'un « lido », qui vous loue parasols et transats. Une baignade le soir permet de profiter d'une eau plus chaude, et éventuellement du coucher de soleil.

Le Duomo

Le Duomo de Cefalù, de style roman, est sans conteste le symbole de la ville. La légende raconte que Roger II de Sicile, après avoir échappé à une tempête, fit le vœu à Saint-Sauveur de construire une église. Saint-Sauveur est aujourd'hui le nom du Duomo (en italien, San Salvatore).

Sa construction a débuté en 1131, dès la libération de la ville, mais certainement davantage par intérêt politique et militaire que par piété. En effet, les murs massifs et la position dominante sur la ville constituaient un avantage non négligeable en ces temps tourmentés. L'emplacement était déjà un lieu occupé depuis longtemps, comment en témoignent des mosaiques byzantines retrouvées sur place.

Depuis l'extérieur, on peut admirer les deux tours carrées qui font office de clocher. En observant attentivement, on remarque des différence entre les deux. L'une d'entre elle symbolise le pouvoir intemporel et religieux du Pape, tandis que la seconde symbolise le pouvoir royal et temporel. L'imposant parvis du Duomo est une autre prticularité visible depuis l'extérieur. Il présente la particularité d'être construit en partie avec de la terre portée spécialement de Jérusalem. Cette terre avait la réputation d'accélérer la momification des cadavres, propriété utile puisque ce parvis faisait auparavant office de cimetière.

L'intérieur, richement décoré, est dominé par la mosaïque du Christ Pancrator (une traduction approximative du grec serait « Christ tout-puissant »), situé dans l'abside. Vous pouvez également visiter le cloitre, où vous pourrez admirer les chapiteaux des colonnes, finement sculptés.

Le Museo Mandralisca

Le Musée Mandralisca (du nom du baron qui l'a fondé au XIXe sciècle) constitue le seul musée de la ville. Il regroupe cependant des collections variées. On y trouve notamment une pinacothèque, des antiquités variées, ainsi que des collections numismatiques, archéologiques, ornithologiques, et malacologiques (coquillages). L'entrepôt à huile et la bibliothèque, bien conservés, peuvent également être visités.

Le lavoir

Le lavoir médiéval est situé sur le cours d'un ruisseau entièrement couvert. Une fois descendues les marches en pierre volcanique, on arrive au lavoir poprement dit, alimenté en eau froide, même en été, duquel on peut observer la fin du ruisseau qui se jette dans la mer.

Mais aussi...

Dans le centre historique de Cefalù, vous pouvez également jeter un œil de l'extérieur au Palazzo Pirajno, situé Piazza Duomo (à droite en regardant le Duomo), ainsi que l'immeuble fortifié Osterio Magno, via G. Amendola.

Aux alentours

Gibilmanna

En sortant du centre historique de Cefalù, vous pouvez rejoindre (en voiture ou en vélo) le sanctuaire de Gibilmanna. Situé à presque 800 m d'altitude, l'ambiance, dominée par le monastère bénédictin, est beaucoup plus calme qu'à Cefalù. Vous y trouverez notamment le musée Fra Giammaria da Tusa, qui regroupe diverses collections d'objets usuels et d'artisanat local. Une fois là-haut, une randonnée dans la forêt et les prairies plus en altitude constitue une expérience assez fabuleuse. Les paysages sont magnifiques, dans une nature riche et extrêmement variée. On oublie un peu la Sicile qu'on a l'habitude de voir pour des environnements à l'allure alpine.

Thelema

l' "Abbaye de Thélème" (du nom de l'abbaye décrite par Rabelais dans Gargantua) constitue l'une des particularités les plus étranges et les plus méconnues de Cefalù. Il s'agit d'une maison transformée en lieu de culte par un anglais adèpte de l'occultisme, Aleister Crowley. Aujourd'hui inhabitée et interdite au public, elle ne présente aucune spécificité de l'extérieur. Pour les plus curieux, elle est située dans le lieu-dit Santa Barbara.